Beaucoup
de civils et de résistants seront tués entre la fin du mois de juillet
et le début du mois d'août 1944 au moment de la Libération
du département, les nazis devenus fous furieux pour certains à l'idée
d'une défaite ont commis durant cette période de nombreux massacres
de masse des patriotes résistants mais aussi des paisibles civils innocents.
Bien souvent cela se faisait sous l'emprise de l'alcool qu'ils consommaient en
abondance.
L'armée allemande a commis d'horribles crimes restés
impunis, des crimes exécutés avec une extrême sauvagerie qui
vont briser la vie des personnes et de leurs familles.
L'armée allemande
était secondée par des "Russes blancs" encore plus sauvages,
mais aussi par les autonomistes bretons de la bezen PERROT qui semèrent
la terreur parmi la population du fait de leur extrême brutalité.
Sans oublier la police vichyste et la milice qui livrèrent aux Allemands
de nombreux résistants les menant pour beaucoup à la mort. La plupart
des dix neuf fusillés du 6 mai 1944 du camp de manuvre des Croix
à Ploufragan furent arrêtés par la police française
ou avec l'aide de celle-ci.
Ils
torturaient sauvagement...
On peut
souligner l'extrême sauvagerie de l'armée allemande aidée
par leurs alliés les miliciens et les autonomistes de la Bezen PERROT (ceux-ci
portaient un uniforme semblable à celui de l'armée allemande, ils
étaient moins d'une centaine), ils tuèrent sans raison très
souvent des personnes sans défense et sans distinction de sexe et d'âge.
Les méthodes de mise à mort étaient très variables,
bien souvent il s'agissait de massacres après d'horribles tortures utilisant
les méthodes les plus "raffinées" (baignoire, palan, casque
à vis, nerf de buf, coups de cravaches...).
Ces tortures avaient
bien sur pour but d'obtenir des renseignements sur les responsables de groupes
de résistants, sur les noms de personnes aidant la Résistance, sur
les caches d'armes et de matériel de propagande, sur les lieux prévus
pour les parachutages d'armes... Les Allemands n'avaient pas pour habitude de
cacher leurs crimes, ceci dans le but de terroriser la population et de dissuader
certains à entrer ou à aider la Résistance.
Certaines
maisons ont acquis une réputation d'horreur restée dans les mémoires
encore en l'an 2000.
- Comme la maison de la Pépinière
à Plouaret qui était surnommée la maisons des martyrs ou
la maison des tortures et dont le tortionnaire était appelé "le
boucher de Plouaret".
- Comme la maison Souriman à Bourbriac
où sévissaient les autonomistes Bretons.
- Comme l'école
publique d'Uzel-Près-l'Oust où sévissaient les autonomistes
de la Bezen PERROT.
- Comme les cabanes du terrain d'aviation de Servel
près de Lannion.
- Comme la villa la Marjolaine en Trébeurden
où agissaient les waffens SS .
- Comme dans beaucoup de felgendarmeries
(Gendarmerie Allemande)...
Ils
fusillaient...
- Comme à
Ploufragan, où dix-neuf résistants furent passés par les
armes le 6 mai 1944 après un "jugement" à Saint-Brieuc
pour douze d'entre eux et à Belle-Isle-en-Terre pour sept autres.
Le
terme "fusillé" est bien souvent "impropre" car il
s'agit dans la plupart des cas de massacres. Les Allemands et/ou leurs alliés
emmenaient dans des endroits isolés, boisés de préférence
des êtres moribonds après qu'ils aient subi d'horribles tortures,
déjà morts ou mourants qu'ils achevaient sur place, puis ils tentaient
de faire disparaître leurs crimes en les enterrant clandestinement à
l'abri des regards.
- Comme dans la forêt de Lorge près de L'Hermitage-Lorge
où plusieurs charniers furent découverts contenant en tout cinquante-cinq
victimes.
- Comme dans le bois de Boudan en Plestan où deux
charniers furent découverts contenant trente-et-une victimes.
- Comme à La Malaunay en Ploumagoar où un charnier fut découvert
contenant dix-huit victimes.
- Comme à Servel où ils
ont traîné au poteau d'exécution de début juillet à
début août 1944 des patriotes résistants incapables de tenir
debout seuls, pour les fusiller et où furent découverts divers charniers
contenant 40 victimes.
- Comme à Garzonval en Plougonver où
ils achevèrent sept patriotes résistants extraits de la cave de
Bourbriac le 17 juillet 1944...
Ils
pendaient...
- Comme à
Gueradur en Pleumeur-Bodou, où deux résistants FTPF furent pendus
par les pieds le 23 juillet 1944.
- Comme sur la route de Carhaix à
Loudéac jalonnée de huit jeunes patriotes résistants pendus
aux poteaux téléphoniques ou aux balcons des maisons début
août 1944.
- Comme à Gomené près de Merdrignac
où deux jeunes furent pendus.
Ils
brûlaient vifs...
- Comme
à la Saudraie en Plélo, où six résistants et civils
furent brûlés vifs dans un four à pain.
- Comme
à Trébrivan, où deux résistants et le propriétaire
d'un commerce furent brûlés vifs.
- Comme à Coat-Névénez
en Pommerit-Jaudy où un jeune fut précipité vivant dans le
feu.
- Comme à Kerhamon en Duault où un cultivateur fut
brûlé vivant dans sa maison.
Ils
massacraient ou déportaient des familles entières...
- Comme à Hénon et L'Hermitage-Lorge où Madame Jeanne
GOUELIBO, ses deux filles Jeanne et Bernadette ainsi que son fils Jean furent
massacrés.
- Comme à L'Hermitage-Lorge où les
frères Jean Baptiste et Émile URVOY furent massacrés.
- Comme à L'Hermitage-Lorge où les frères Albert et Henri BOURGES
furent massacrés.
- Comme au Dresnay en Loguivy-Plougras où
Lucien AUGEL et ses fils Lucien et Robert sont morts en déportation.
- Comme au Dresnay en Loguivy-Plougras où les frères François
et Auguste PERSON sont morts en déportation.
- Comme à
Perros-Guirec où Yves LE MERRER fut tué sous les coups, son fils
Rémi âgé de 16 ans et sa fille Odette âgée de
20 ans mouront en camp de concentration mais cette fois aidés par leurs
alliés les autonomistes bretons de la Bezen PERROT.
- Comme
à Pleumeur-Bodou et Trébeurden où Léon PHILIPPE et
ses trois Léon, Pierre et René furent massacrés par des waffens
SS .
- Comme à Plouaret où les deux frères Eugène
et Pierre QUENIAT de Trémel furent massacrés.
- Comme
à Plestan où les trois frères Auguste, Arsène et Louis
LE MANACH furent massacrés.
- Comme à Plestan où
Alain, François, Hervé, Yves et Jean-Marie LE GUERN de la même
famille furent massacrés.
- Comme à Plestan où
Pierre LE COZ et son fils Pierre furent massacrés.
- Comme à
Plédéliac où Francis BROISIN et son fils Francis sont morts
en déportation.
- Comme à Saint-Brieuc où Eugène
DRONIOU son épouse Jeanne FEJER et leur fille Yvonne sont morts en déportation.
- Comme à Lannion où Victor PROVOST décédé
à son retour de déportation et ses deux fils Jean et Ambroise sont
morts en déportation.
- Comme à Saint-Gilles-les-Bois
où Jeanne et François BOIZARD frère et sa sur sont
morts en déportation.
- Comme à Lannion où Maurice
LAGADEC sera fusillé et son frère François sera assassiné.
- Comme à Ploumilliau où les frères Roger et Robert
BOUFFANT sont morts en déportation.
- Comme à Ploumilliau
où Jean HENRY moura en déportation et son fils Émile sera fusillé.
- Comme à Quintin où les deux frères Edouard et Guy
LE TRIVIDIC sont morts assassinés.
- Comme à Trébrivan
où Joseph GUEGUEN est brûlé vif et son épouse Augustine
ROULE meurt en déportation.
- Comme à Saint-Laurent où
les deux frères André et Roger HAMON sont assassinés.
- Comme à Plouagat où quatre frères : André
et René THOUEMENT sont fusillés, leur frère François
est tué au cours des combats pour la Libération de Paris, et l'autre
frère Robert est tué en tentant de s'évader
du train qui l'emmenait vers un camp de concentration en Allemagne.
- Comme à la limite de Hénon, Trédaniel et Moncontour
où Joseph RIOU, son épouse Louise THEBAULT et leur fils Robert furent
massacrés.
- Comme à Moncontour où Louis BREARD
et son épouse Bernadette GUEHENNEUC furent assassinés.
- Comme à La Malaunay où le père et le fils METAIRIE de Saint-Brieuc
furent massacrés...
- Comme à Callac-de-Bretagne où
Joseph DAVID est mort en déportation son frère Auguste fusillé
à Rennes.
D'autres familles furent également très
touchées :
- François VALLEE au cours d'une mission,
son frère Robert VALLEE (tous les deux originaires de Belle-Isle-en-Terre)
mort en déportation et Armand VALLEE de la même famille prêtre
de Saint-Brieuc mort en déportation.
- les frères Jean,
Emmanuel SALAUN de Saint-Quay-Portrieux sont morts en déportation.
- les frères Jacques et Henri LE SEVEN de Saint-Quay-Portrieux sont
morts en déportation.
- Simone et Yvon JEZEQUEL frère
et soeur de Lézardrieux tous les deux morts en déportation.
Ils massacraient ou déportaient
des prêtres.
- Comme à
La Malaunay en Ploumagoar où l'Abbé Eugène FLEURY est assassiné
après d'horribles tortures.
- Comme le pasteur Armand VALLEE
à Saint-Brieuc mort en déportation.
- Comme le pasteur
Yves CRESPIN aumônier du Lycée Anatole Le Braz à Saint-Brieuc
mort en déportation.
- Comme l'abbé Jean Baptiste LEGEAY
du Roscoat en Pléhédel mort en déportation.
- Comme à Merdrignac où le curé doyen JeanMarie LE TEXIER
est assassiné.
- Comme à Créac'h-Maout en Pleubian
le 4 août 1944 où le prêtre Joseph LE FLOC'H est assassiné.
Ils massacraient des secouristes.
- Comme à Châtelaudren où le sapeur pompier Eugène
LE BOULBIN et deux secouristes Joseph LE GAL et Auguste LE BEGUEC sont assassinés.
- Comme à Saint-Laurent où
Yves CAZOULAT brancardier de la Croix-Rouge est massacré.
Ils tiraient sur des personnes
sans raison...
- Comme dans
de nombreux endroits, prenant pour cible au hasard de leurs passages de paisibles
civils innocents.
Ils
déportaient en masse...
- Comme au Dresnay en Loguivy-Plougras lors de la rafle du 13 avril 1944 où
douze civils seront arrêtés sur dénonciation d'un autonomiste
et dont aucun ne reviendra des camps de la mort.
- Comme à Perros-Guirec
lors de la rafle du 4 juin 1944 où douze civils furent déportés,
trois d'entre eux reviendront des camps de la mort en mai 1945.
- Comme
à Callac-de-Bretagne lors de la rafle du 9 avril 1944, où plusieurs
dizaines d'arrestations furent effectuées, dix-sept patriotes résistants
ne reviendrnt pas des camps de la mort. Une fois de plus ces arrestations se firent
avec l'aide de la milice, de la gendarmerie française et des autonomistes...
- Comme à Trébrivan lors de la rafle du 28 juin 1944
où treize civils sont arrêtés par les miliciens et seront
déportés, onze ne reviendront pas des camps de la mort.
Ils massacraient en masse...
- Comme à Creac'h-Maout en L'Armor Pleubian où ils assassinèrent
après d'horribles tortures plus de trente civils et résistants...
Ils assassinaient des
enfants...
- Comme à
Bégard, Louis STEPHAN, 15 ans, abattu d'une balle dans la tête sans
raison le 5 août 1944.
- Comme à
Maroué en Lamballe, Francis MINIER, 7 ans, froidement abattu le 29 juillet
1944.
- Comme à Louargat,
Roger FEJEAN, 16 ans, abattu sans raison le 6 août 1944.
Ils
assassinaient ou déportaient des personnes âgées...
- Comme à Louargat, Pierre PICHON, 72 ans, "tiré comme
un lapin" sans raison le 6 août 1944.
- Comme à Plouisy,
Benjamin MANCHEC, arrêté pour avoir conservé son fusil de
chasse et mort en déportation à 79 ans.
Ils
faisaient disparaître leurs victimes...
- Comme à Plougrescant où six patriotes résistants
sont arrêtés le 6 juin 1944 et disparus depuis.
- Comme
René SIMON de La Méaugon...
Ils
incendiaient les maisons...
- Comme dans de très nombreuses communes, tuant même ceux qui s'aventuraient
à tenter d'éteindre le feu comme à Châtelaudren le
4 août 1944 où trois pompiers furent abattus.
Ils
pillaient, ils volaient...
- Comme dans de très nombreux cas, entrant dans les maisons et emportant
nourriture, volailles, bicyclettes, essence... et surtout alcool dont ils usaient
en abondance.
En tant qu'organisation de la résistance, les FTPF
payèrent le plus lourd tribu à l'occupation allemande. Leurs membres
fusillés, assassinés, déportés et exterrninés
dans les camps de concentrations se comptèrent par centaines. Certains
veulent falsifier l'histoire en tentant de les discréditer ou de les ignorer.
Les FTPF furent le fer de lance de la résistance et ce bien avant le débarquement
du 6 juin 1944, refusant la politique d'attentisme.
Que de morts et de
souffrances entre l'assassinat du militaire prisonnier Jean LEBRUN qui tenta de
s'évader le 22 juin 1940 à Loudéac et la mort de huit FFI
déchiquetés par une mine le 16 août 1944 à Penvern
en Paimpol sans oublier ceux morts sur les fronts de l'Atlantique à Lorient
et à Saint-Nazaire (près de 100 victimes) entre le 15 septembre 1944 et le 10 mai 1945 jour de
la capitulation sans condition des nazis. |